Quid derrière le masque
Sujet très médiatisé ces dernières années, comme dans ce très bon film « Mon Roi » de Maïwenn, la perversion narcissique, trouble mental de la personnalité, se retrouve bien plus souvent que prétendu dans les difficultés relationnelles abordées en consultation.
Environnement personnel ou professionnel, les violences psychologiques, parfois physiques, le harcèlement, la manipulation … sont les ingrédients de la destruction programmée de l’autre.
La victime perd pied, déboussolée par des attitudes contradictoires et piégée dans une relation avec un prédateur, dont elle ignore les enjeux. Elle arrive en consultation pour remédier à un mal-être profond et une forte mésestime d’elle même. Pourtant accepter cette réalité lui sera souvent difficile, tant le scénario est bien ficelé. Une des stratégies préférées du pervers manipulateur est la culpabilisation. Séducteur etexceptionnellement charmant au début de la relation, le bourreau se révèle tôt ou tard dans l’intimité (souvent à la naissance de l’enfant), sévissant généralement à l’abri des regards une fois sa proie ferrée.
Tout est mis en oeuvre de façon tout aussi habile que pernicieuse pour isoler au mieux sa proie de toute source de secours et d’alerte : son entourage familial, amical, professionnel… dans le but de l’affaiblir et la rendre dépendante à tous les niveaux pour exercer pleinement son emprise malsaine.Lui faire perdre son autonomie financière, déménager, arrêter de travailler, avoir un enfant… Véritable Dr Jekyll et Mr Hyde, maître dans l’art du mensonge, il sème le doute, dévalorise, méprise, humilie sa victime sans relâche. Il souffle le chaud et le froid, oscillant entre phases charmantes et odieuses, se repaissant goulûment des souffrances de sa victime.
L’entourage est souvent dupé par cet individu toxique, tapi derrière un personnage apprécié voire admiré en société. En effet, il adore tous les vecteurs de pouvoir qui fascinent : argent, hiérarchie, prestige, position sociale qu’il convoite à tout prix. En conséquence, la plainte de la victime n’aura pas, ou peu de crédit. Elle sera à nouveau critiquée, seule et sans soutien. Confortée par ce désaveu, elle finira immanquablement par se croire l’unique responsable de la situation, douter de sa santé mentale, ouvrant grand les portes à la dépression, aux angoisses, voire au suicide.
La prévalence de ce trouble de la personnalité est de 75% d’hommes et 25% de femmes : le masculin est donc employé par défaut dans cet article. Si vous reconnaissez ce mode de fonctionnement chez une personne de votre entourage, fuyez son contact, sauvez-vous ! Faites-vous aider par un thérapeute averti pour sortir de cet enfer relationnel sans issue !
La Belgique montre l’exemple à travers une campagne de sensibilisation qui s’est répandue comme une trainée de poudre via les réseaux sociaux.
Cet article du Nouvel Observateur relate aussi très bien la morbide réalité cachée des manipulateurs pervers à travers un fait divers.